C’est désormais officiel : Universal Destinations & Experiences, filiale de Comcast NBCUniversal, a levé le voile sur un projet de grande envergure qui pourrait bien bouleverser le paysage des parcs de loisirs européens. Le groupe a confirmé son intention de construire et d’exploiter un nouveau complexe de loisirs à Bedford, en Angleterre, à environ une heure au nord de Londres. Ce sera le tout premier parc Universal sur le continent européen, une annonce qui suscite autant d’enthousiasme que de curiosité.
Avec une ouverture planifiée pour 2031, le parc prévoit d’attirer près de 8,5 millions de visiteurs dès sa première année.
Le site choisi – un terrain de plus de 200 hectares – accueillera non seulement un parc à thème aux standards internationaux, mais également un hôtel de 500 chambres, un espace commercial avec boutiques, restaurants et divertissements, ainsi que des infrastructures de transport modernisées. À noter que le terrain appartient déjà à Universal, ce qui confirme le sérieux et l’avancée concrète du projet, même s’il reste encore soumis à l’approbation formelle des autorités locales dans le cadre de la procédure d’urbanisme.
Concept art du parc et localisation des terrains par rapport à la ville de Bedford.
Le groupe Universal n’en est pas à sa première tentative d’implantation européenne. Les passionnés de parcs s’en souviendront : entre 1998 et 2004, Universal faisait partie du capital du parc espagnol Port Aventura, rebaptisé un temps « Universal’s Port Aventura ». Une expérience avortée, mais qui reste dans les mémoires comme une époque où l’univers cinématographique d’Universal avait tenté de poser ses valises sur le Vieux Continent. Cette fois-ci, l’ambition est toute autre : construire un parc Universal de A à Z, avec toute la maîtrise créative et opérationnelle que l’on connaît au groupe, déjà derrière les célèbres complexes d’Orlando, Hollywood, Osaka, Pékin ou encore Singapour.
Le projet britannique est présenté comme un moteur économique de taille. Universal estime que la construction puis l’exploitation du parc pourraient générer près de 50 milliards de livres sterling de retombées économiques pour le Royaume-Uni. Environ 28 000 emplois devraient être créés : 20 000 pendant la phase de chantier et 8 000 de manière pérenne. Le groupe insiste sur sa volonté de recruter localement, en particulier dans les zones de Bedford, Central Bedfordshire, Luton et Milton Keynes, avec une attention portée à la formation, aux opportunités éducatives et à l’apprentissage. L’intégration du parc dans son environnement ne s’arrête pas là : des aménagements importants sont prévus, comme l’agrandissement de la future gare de Wixams, une nouvelle bretelle d’accès depuis l’autoroute A421, et l’amélioration de la route de Manor ainsi que des infrastructures de mobilité douce.
Du côté des fans, l’excitation monte. Si les détails sur les futures zones thématiques restent encore confidentiels, les premières rumeurs évoquent déjà plusieurs “lands” immersifs inspirés de grandes franchises cinématographiques. Des univers comme Jurassic World, Retour vers le futur ou encore Fast & Furious sont souvent cités dans les spéculations. Autant dire que l’attente est grande. Nous reviendrons prochainement dans un article dédié sur ces hypothèses et ce que l’on peut espérer retrouver dans le futur parc.
Reste une question : l’emplacement choisi est-il stratégique ? Bedford se situe à environ 90 km de Londres, bien desservie par les autoroutes et les lignes ferroviaires, mais cela reste une destination moins centrale que d’autres régions d’Europe si l’on prend en compte l’accessibilité depuis le continent. Pour les visiteurs français, l’avion ou l’Eurostar resteront les moyens les plus pratiques pour s’y rendre. Cela n’empêchera sans doute pas les passionnés de se déplacer, mais il est vrai que le parc sera sans doute plus naturellement fréquenté par les Britanniques et les touristes déjà présents à Londres. Ce choix pourra-t-il séduire un large public européen sur la durée ? L’avenir nous le dira.
Carte réalisée par Sky News
Une chose est sûre : l’arrivée d’Universal dans le paysage européen est une excellente nouvelle pour l’ensemble du secteur. Depuis des décennies, Disneyland Paris trônait en leader incontesté sur le marché des parcs à thème en Europe. L’arrivée d’un acteur aussi puissant qu’Universal promet une concurrence enfin à la hauteur, une émulation bénéfique qui pourrait bien tirer toute l’industrie vers le haut. Un vent de fraîcheur souffle sur les parcs européens – et il se pourrait bien qu’il vienne tout droit de Bedford !